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Publié par andika

120 BPM est un film assez radical. Il est dans la lignée d'autres films au sujet de l'épidémie de VIH qui touche le monde depuis les années 1980. On pense spontanément à Philadelphia ou plus récemment à Dallas Buyers Club.

Dans ce genre de film, la particularité est que le virus est un personnage à part entière. Les choses tournent autour de lui et il vient prendre son tribut à la fin en règle générale. Tout est de savoir comment gérer cet aspect, notamment émotionnellement. Dans la gestion de la mort qui plane, personnifiée par le VIH, 120 BPM n'est pas aussi bon qu'il aurait pu ou du l'être. On ne prend pas le personnage de Sean suffisamment en empathie car, même s'il trône sur l'affiche, il n'est pas le sujet du film.

En revanche, le traitement de l'action d'Act up est assez passionnant, vif. Que ce soient les réunions hebdomadaires qui sont très animées, ou encore leurs missions radicales pour faire parler. Car oui, la radicalité est une nécessité lorsqu'on est malade et qu'il n'existe pas de traitement. On ressent une urgence de vivre, d'aimer, de baiser. Une urgence de secouer les pouvoirs publics, les laboratoires afin qu'ils trouvent une solution. Une urgence d'agir pour se sentir vivant. Une urgence de bouger avant que le SIDA n'apparaisse et qu'il emporte tout sur son passage.

Ainsi, le rythme du film et les choix de mise en scène retranscrivent de manière satisfaisante cette sensation d'urgence, ce besoin de vie. Des scènes d'amour à la lumière tamisée à l'explosion de couleurs de la Gay Pride, d'une sombre chambre d'hôpital à un plan sur le Seine rouge de sang, toutes ces images démontrent ce qui se passe, ce qu'il y a de beau, ce qu'il y a de laid, de bien, de difficile.

Dans une situation aussi précaire, on ne sait pas forcément comment agir au mieux, ainsi, les dissensions au sein d'Act up sont des événements inévitables qui donnent lieu à de véritables joutes assez jubilatoires. Les dialogues sont prenant et il est parfois impossible de prendre parti. Comment pouvoir garder son calme dans une situation où la mort rôde ?

Néanmoins, rien de cela n'empêche nos personnages de vivre, de s'amuser, de jouir, et même si le virus rôde les soirs de fête, le combat continue, et ne s'arrêtera pas. Pour preuve, les progrès considérables réalisés depuis cette époque.

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