Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pages

Publié par andika

Lundi 23 mai 2016, j'étais à l'opéra Bastille pour y voir la 449ème représentation de la Traviata de Verdi à l'Opéra de Paris ! Quel chiffre, c'est impressionnant. Il s'agit tout de même d'une œuvre super célèbre et tout bonnement superbe. Il y a tellement de choses à dire et ce choix de ma part était tout sauf anodin.

En effet, à l'occasion de mon anniversaire, on m'avait offert un bon d'achat pour l'opéra de Paris et mon choix s'est porté sur celui-ci car j'avais lu le roman dont l'opéra était inspiré, à savoir La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas Fils. Mais le truc marrant, c'est que la raison pour laquelle j'avais lu la Dame aux Camélias, c'est justement parce que je savais que Verdi en avait fait un opéra ! Une manière de boucler la boucle. D'ailleurs, Verdi de passage à Paris, ayant vu la pièce de théâtre inspirée du roman avait immédiatement eu l'idée d'en faire un opéra.

L'opéra est une adaptation assez libre du roman. Chose assez sympa, cet opéra se déroule à Paris et pour une fois, cela correspondait à l'endroit où je me trouvais. Il reprend quelques moments forts de la dame aux camélias. A savoir la rencontre, le départ à la campagne et la mort de l’héroïne. Changement notable, Marguerite s'appelle Violetta à l'opéra et Armand se nomme Alfredo.

La mise en scène était assez sobre, articulée autour de 4 décors relatifs à 4 moments de l'histoire. Mais bien que sobres, ils étaient très beaux. Cette mise en scène avait un ton très juste.

L'ouverture

Je n'ai jamais entendu une ouverture d'opéra aussi triste et mélancolique, elle montre bien le ton. Pourtant le premier acte commence sur une scène de fête mais toutefois, le drame n'est jamais loin, il plane constamment et n'attend que de s'abattre. Et cette ouverture annonce tellement le drame qu'on l'entend aussi avant le début du troisième acte qui est de loin le plus triste.

Une sacrée femme (et soprano)

La Traviata est un rôle pour soprano et il met tellement en valeur sa Violette. Elle chante des airs tellement magiques. Au niveau du jeu d'actrice, elle doit également être au diapason, on lui demande beaucoup d'émotions différentes. Cela va de la jouissance dans la vie la plus légère à l'amour transi. Verdi fait briller cette femme de mille feux. La Traviata, c'est aussi le portrait d'une femme libre. Dans le roman, il est dit explicitement que c'est une courtisane mais pas dans l'opéra on comprend toutefois son mode de vie (Ca dépend surtout de la mise en scène, celle-ci était sobre et recréait le 19ème siècle). On remarque aussi une fois de plus que ce genre rôle féminin, de femme forte, indépendante, comme dans Carmen, est destiné à trouver la mort à la fin du spectacle, c'est bien dommage !

De l'émotion et des tubes

La Traviata, c'est surtout une musique sublime avec des airs connus de tous, notamment le chœur des bohémiens ainsi que le fameux Brindisi. Mais le truc le plus génial de cet opéra, c'est qu'il s'écoute très facilement même sans l'image. La musique est tellement explicite qu'il me suffit de l'écouter pour savoir où on en est dans l'histoire. L'émotion est transparente, la gestion des tempos est magistrale, les nuances ont toutes un sens et on s'y retrouve très précisément et que l'ensemble est très cohérent. Et pourtant je ne pige rien à l'italien quand je l'écoute mais ça prend directement aux tripes. C'est un opéra assez mélancolique et dramatique, et il avait reçu un accueil assez mitigé à l'époque de la première, on a mis du temps avant de voir quel chef d’œuvre c'était. Et surtout, cet opéra a l'immense mérite de ne pas être trop long. Sans les entractes, ça dure deux heures, imbattable !

Conclusion

Il faut avoir vu La Traviata au moins une fois dans sa vie, c'est une obligation. Sérieux, venez à l'opéra comme vous êtes, il n'y a aucun dress code !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article