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Publié par andika

Ce concert, le second d’un cycle de trois qui n’en comptera finalement que deux m’a permis de faire une découverte fondamentale : Il y a du Wifi dans l’auditorium de la maison de la radio ! Mais c’est génial, personne ne m’avait prévenu ! J’ai pu envoyer plein de snaps à mes potes, regarder le Clasico en attendant le début du concert, tweeter des vidéos, c’était vraiment génial !

Clasico musique (jeu de mots à l'intérieur)

Clasico musique (jeu de mots à l'intérieur)

Une fois de plus mes voisins avaient le double de mon âge au minimum et semblaient avoir du mal avec le programme du concert qu’on nous avait distribué à l’entrée. En effet, il y avait un programme unique pour les trois concerts du cycle et mes voisins lisaient les pages relatives au concert du 14 novembre qui n’a jamais eu lieu, au lieu de lire les pages du 21 novembre qui était le bon jour. Du coup, au lieu de l’Eroica, on avait la 7ème de Beethoven, et ça change tout ! En plus de la 7ème, il y avait en ouverture les Créatures de Prométhée, toujours de Beethoven ainsi que le concerto pour piano n°3 de Bartók. Ah oui, aussi, il y avait du VIP dans le public, j’ai spotted l’acteur Gérard Darmon (qui a bien aimé la 7ème) ainsi que le journaliste Philippe Val !

Les créatures de Prométhée (ouverture) opus 43

Ah Prométhée, c’est ce Titan qui a apporté la lumière aux hommes à l’insu de Zeus et qui a eu pour punition de se faire bouffer chaque jour le foie par l’aigle Caucase, son foie repoussant chaque jour pour se faire dévorer encore et encore… Ce qui inspire cette œuvre, c’est la première partie de l’histoire, à savoir que la lumière aide l’Homme à s’élever, et ça tombe bien, le siècle des Lumières influençait encore l’Europe en ce début de XIXème siècle et surtout Beethoven. Encore une fois pour lui, la lumière de la révolution allait permettre à l’homme de s’élever et à sortir du joug des tyrans. C’est une récurrence ce thème dans son œuvre, l’Eroica déjà s’inspirait de ce genre de choses.

Cette œuvre répond à une commande d’un danseur du nom Salvatore Vigano qui avait besoin de musique pour son ballet. Et pour ces deux mecs, le Prométhée des années 1800 n’était autre que Napoléon Bonaparte. Ça me fait toujours marrer de lire ça. A défaut d’art et de savoir, Bonaparte a amené le code civil aux Hommes !

Sinon pour tout vous dire, c’est du Beethoven mais ça ne m’a pas tellement marqué, c’était clairement un amuse bouche, ça durait dans les six minutes et ça permettait de se mettre dans l’ambiance.

Concerto pour piano et orchestre n°3 de Bartók

Alors comme d’habitude pour Bartók, j’ai trouvé ça bizarre. Mais ce n’était pas dénué d’intérêt car ce que j’ai lu dans le programme était vraiment fun pour le coup. Par contre quand il est écrit que le style se veut un prolongement de Bach et Beethoven, je suis un peu dubitatif, quoique, le deuxième mouvement Allegro religioso est très intéressant. Le début de ce mouvement était il est vrai un peu liturgique, je l’ai écouté avec grande attention.

Hormis cela, le pianiste était Deszö Ranki, il est hongrois et je ne le connaissais pas. Il s’est vraiment fait désirer pour faire son rappel et ne nous a même pas dit le titre de ce qu’il a interprété ! Sinon, je ne résiste vraiment pas à vous livrer une citation qui était écrite dans le programme.

Alors que Bartók se trouvait à Paris, je lui proposai un jour de le présenter à Saint-Saëns ; Bartok déclina l’invitation. Je lui citais alors Widor : il ne voulut pas davantage faire sa connaissance « Mais enfin, lui dis-je, quel musicien voulez-vous rencontrer ? – Debussy. – Debussy ? Mais c’est un personnage odieux, qui déteste tout le monde sauf lui ! Voulez-vous être insulté par Debussy ?- Oui. »

Isidor Philipp, professeur de piano

Ah oui, dans le programme, ils disent que Bartók était peut-être un peu autiste…

Symphonie n°7 en la majeur de Beethoven

Alors celle-ci, c’était le Main Event. Un peu moins mainstream que la 5ème mais tout de même beaucoup utilisée, notamment au cinéma. Mon histoire avec cette 7ème symphonie est assez particulière, je l’ai vraiment découverte il y a quatre ans. Je l’ai récupérée dans le PC d’un pote à moi, sans toutefois l’écouter attentivement puis tout a changé lorsque je suis allé voir Le discours d’un roi au cinéma. Pendant le fameux discours du roi interprété par Colin Firth, on entend l’Allegretto de 7ème. Cela a aussi été utilisé par Johnny Halliday dans son poème sur la 7ème ou encore, comme je l’ai appris par un de mes followers de twitter, c’est la dernière œuvre jouée en concert par les nazis à Berlin avant leur défaite… Ce deuxième mouvement est un peu tragique, pathétique et il a grandement influencé ma perception de cette symphonie. Ainsi, lorsque j’ai dit à ma voisine allemande que je trouvais cette symphonie triste, elle a vivement rétorqué que ce n’était pas le cas et elle avait raison. C’est peut-être sa symphonie qui bouge le plus, Wagner parlait d « ‘Apothéose de la danse » et c’est tellement vrai. Le premier, troisième et quatrième mouvement m’ont vraiment donné envie de me lever de mon siège, tout est dans le rythme.

Sinon, l’apport du concert est indéniable, enfin pour moi. La 7ème est beaucoup plus imposante que la 5ème, rien que par les nuances qui vont souvent jusqu’au fortissimo, le son est beaucoup plus puissant que dans la 5ème, c’est quelque chose dont je n’étais absolument pas conscient à l’écoute sur CD. Gatti dirigeait une fois de plus de main de maître, sans partition. Il y a deux passages qui m’ont vraiment marqué, des choses dont je n’ai pas pleinement conscience lors de l’écoute sur CD. Le premier, c’est au début de l’Allegretto, on a tout d’abord un accord joué les bois puis de suite, l’entrée des violoncelles et altos qui jouent le thème, puis les seconds violons et enfin les premiers violons pour aboutir à un tutti. Au niveau de la construction, de la circulation du son, c’est juste phénoménal. Il y a un autre passage que j’ai adoré dans le troisième mouvement, c’est lorsqu’on a un basson qui joue seul avec toutes les cordes, j’ai trouvé ça géant.

Bref, on n’a jamais vraiment entendu une symphonie de Beethoven lorsqu’on ne l’a pas entendue en concert ! Surtout que Gatti est vraiment excellent chez Beethoven, je n'avais absolument rien à redire de son interprétation qui était à la hauteur de l'enregistrement de Carlos Kleiber que j'écoute souvent et qui est la référence (Bruno Lemaire a écrit un livre sur lui, d'ailleurs, Musique Absolue que ça s'appelle, je divague lol)

Conclusion

Ce cycle Beethoven/ Bartók était vraiment génial, j’ai découvert de nombreuses œuvres vraiment très intéressantes. Je garderai toujours le regret d’avoir manqué le premier concert mais je me dis qu’il y en aura beaucoup d’autres à l’avenir. Il y a en effet des convergences entre ces deux compositeurs, leur manière de bousculer les formes, leurs personnalités entières qui peuvent parfois les isoler. Pour ce qui est de la musique en elle-même, j’ai pris beaucoup de plaisir à entendre en concert des symphonies que j’aimais depuis des années, j’ai compris beaucoup plus de choses en y allant qu’en passant des heures le nez dans la partition, et ça n’a pas de prix ! Ah oui, ce soir, le premier violon était redevenu un homme !

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